Pour fonctionner efficacement, la “Time Machine” – cette vaste entreprise de numérisation des archives à l’échelle européenne – a besoin d’un référentiel spatial, la carte. En confrontant la représentation spatiale du monde à travers les siècles, nous pourrons bientôt mieux comprendre et interpréter l’évolution géographique et sociologique du continent européen. Partout en Europe, des équipes travaillent donc à la numérisation et à l’exploitation de fonds cartographiques anciens riches d’informations.

À Budapest, Arcanum est une start-up spécialisée dans la digitalisation de masse des cartes. En assignant des coordonnées GPS exactes à chaque pixel contenu dans une image, elle produit des repères qui permettent de superposer des cartes d’époques différentes.

En Suisse, près de Zug, la société Klokan Technologies a développé une plateforme participative afin d’enrichir ses bases de données cartographiques. Ce site offre ainsi la possibilité de visualiser l’évolution de certains lieux par une superposition des cartes modernes et anciennes.

À Paris, l’IGN a développé des algorithmes qui automatisent le géoréférencement. Son portail remonterletemps.fr rend possible la comparaison entre passé et présent dans le domaine de l’environnement, de l’urbanisation et de la gestion des sols sur tout le territoire français. Un portail européen de même nature est envisagé. Toujours à l’IGN, les technologies de géolocalisation ont permis de réaliser une captation en trois dimensions de l’intégralité de la ville de Paris. Ces données très précises, appariées à des données anciennes, permettront de les situer et de naviguer dans le temps et l’espace.

Une série pour découvrir la Europe Time Machine, vaste aventure de numérisation des archives européennes.